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Vers la simplicité Un jour, mon ami Olivier Bernard, compositeur rare et libre dont j’aime la musique et la personnalité, me faisait remarquer l’extrême rareté de la tonalité de Ré majeur dans la musique contemporaine. Cette tonalité, jadis associée à la joie, à une certaine solennité, à une exubérance confiante et joyeuse, apparaît aujourd’hui comme une région presqu’inaccessible de l’esprit. A la fin du XXe siècle, est-il en possible d’exprimer une certaine forme de joie ? Aller vers la simplicité - ce que suggère le titre - est probablement une voie possible, et cependant le chemin vers la joie ne s’offre pas sans détours, sans ombres, et Mib mineur, tonalité plus tragique et intime, s’entremêle au clair Ré majeur. La partition explore les possibilités expressives de cette double tonalité en demi-teinte, avec élan, énergie, mais en allant vers le dépouillement, et culmine - en quelque sorte - dans une longue cadence où les instruments sont cernés par le silence. Dans la coda, dans une tonalité de Ré majeur libre de toute nostalgie, l’alto solo s’identifie à l’aigle qui plane sur les cimes, tandis que le piano déploie l’étoffe d’un ciel lumineux. |